Les livres saints nous apprennent que la lumière de ‘Hanouka est appelée Or haganouz qui signifie la lumière cachée. Dans le Midrash, on explique que lorsque D-ieu vit à quel point la lumière était bonne, Il la cacha pour les justes afin que les réchaïm (mécréants) n’en profitent pas. Pour prouver qu’il s’agit bien de la même lumière, il suffit de constater que la loi juive nous interdit de profiter des lumières de ‘Hanouka et qu’il est seulement permis de les regarder. C’est la raison pour laquelle nous allumons le chamach, pour profiter de sa lumière à lui et pas de celle de ‘Hanouka. Essayons de comprendre la force du Or haganouz.
La loi juive nous enjoint de placer les lumières à priori à une hauteur située entre 3 et 10 téfa’him c'est-à-dire environ entre 30 cm et un mètre. Or les sages nous enseignent par ailleurs que la Présence Divine ne descend pas en dessous de 10 téfa’him. Rabbi Nathan nous explique pourquoi dans le Likoutey Halakhot. Cette hauteur inférieure à un mètre fait allusion aux juifs qui se sont séparés du monde de la sainteté. Nous commettons parfois certaines fautes qui détruisent tout les liens qui nous relient à notre âme et aux mondes spirituels. Il devient alors impossible de revenir vers D-ieu. Cette situation d’obscurité est logiquement irréversible et seul un miracle pourrait la rétablir.
Grâce à D-ieu nous célébrons ce perpétuel miracle chaque année, à ‘Hanouka. Car la lumière de ‘Hanouka éclaire même les juifs qui n’avaient plus aucune chance de se reconnecter à leur âme, ceux qui avaient chutés en dessous des 10 téfah’im minimum de la sainteté. Nous voyons bien aujourd’hui que n’importe qui peut revenir vers Hashem si seulement il le désire.
Alors finalement nous profitons bel et bien de cette lumière mais n’est-ce pas interdit ? La réponse se trouve dans l’enseignement 78 du Likoutey Moharan, deuxième tome, de Rabbi Na’hman. Il nous enseigne qu’il existe chez D-ieu un trésor de dons gratuits (otsar matnat ‘hinam) auquel seul le tsadik a accès et grâce auquel le désespoir n’existe pas car avec un cadeau gratuit, un vrai miracle, même si on ne le mérite pas, tout est possible et tout le monde peut revenir vers D-ieu. Néanmoins seul le tsadik, le juste authentique, a le droit d’en profiter, pas les mécréants. Mais dans sa grande bonté, parce qu’il sait que D-ieu désire le retour de tous Ses enfants, le juste partage ce trésor avec une sagesse exceptionnelle. Par conséquent plus on s’attache aux enseignements des justes authentiques et plus on peut en profiter. Bien sûr ce trésor des dons gratuits est un aspect de la lumière cachée.
Dans la ‘Hanoukia, la lumière du juste est symbolisée par le chamach, cette lumière qu’on allume afin de ne pas profiter directement du Or haganouz. D’ailleurs le mot CHaMaCH a les mêmes lettres que le mot CHéMèCH qui signifie le soleil. Et le soleil fait allusion au juste authentique comme nous le voyons dans le Midrash où la face de Moshé Rabénou est comparée à celle du soleil par rapport à celle de son élève Yéhoshoua qui est comparée à celle de la lune.
Le Or haganouz correspond donc à l’amour infini d’Hashem pour chaque membre du peuple d’Israël. Bien évidemment il fallait cacher cette lumière parce que si un mécréant savait à quel point D-ieu l’aime, il en profiterait pour continuer à fauter. Il vaut donc mieux attendre que, grâce à l’aide des tsadikim, il se repente.
Et nous aussi, sans être de véritables mécréants, nous fautons encore et essayons quand même de revenir vers D-ieu alors que nos fautes, rémunérées selon la stricte justice, devraient nous empêcher à tout jamais de la faire, mais la clémence d’Hashem est infinie. On comprend alors pourquoi les huit jours de ‘Hanouka sont des jours de louanges envers le Créateur. Alors chantons le Hallel avec enthousiasme et profitons grâce au chamach, du Or haganouz, en priant près des lumières de ‘Hanouka et en demandant tout ce dont nous avons besoin car le moment est très propice pour voir nos requêtes exaucées. Demandons la délivrance finale et Mashia’h tsidkénou très rapidement, amen ! |